Aujourd’hui, je suis triste. Pour notre pays, pour l’image donnée de l’Assemblée nationale, une nouvelle fois, à l’occasion de l’examen de la proposition de loi d’abrogation de la retraite à 64 ans portée par LFI.
Avec seulement 14 amendements cosignés sur ce texte (sur 900 déposés), je n’ai pas souhaité participer à l’obstruction parlementaire qui mène au délitement de la vie politique.
Mais ma position est claire : la proposition de loi de LFI, soutenue par le RN et les autres groupes de la NUPES, est irresponsable car elle compromet gravement la pérennité de notre modèle social.
Nous ne sommes pas arrivés au vote, sinon j’aurais voté contre ce texte par responsabilité envers les générations futures.
𝑼𝒏 𝒕𝒆𝒙𝒕𝒆 𝒊𝒓𝒓𝒆𝒔𝒑𝒐𝒏𝒔𝒂𝒃𝒍𝒆
Notre modèle social (éducation, santé, chômage, retraite…) repose sur une solidarité intergénérationnelle de moins en moins assurée : en 2000, on avait autant de cotisants que de retraités. Aujourd’hui on a un ratio déséquilibré de 1,7 et en 2035 il sera de 1,5. Chaque année l’Etat s’endette pour assurer l’équilibre et le financement des retraites. La réforme des retraites de 2023 est très perfectible et je l’ai toujours dit, comme j’ai toujours condamné le 49.3 sorti pour la faire passer. Soyons collectivement responsables pour trouver des solutions à la fragilité du système de retraite actuel et à l’état de nos finances publiques. Il ne s’agit pas d’hurler au scandale dans l’hémicycle, mais de proposer des avancées permettant de pérenniser notre système de retraites pour permettre à nos retraités, notamment les plus modestes, de continuer à toucher leurs pensions
𝑺𝒖𝒓 𝒍’𝒂𝒄𝒄𝒖𝒔𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒅’𝒐𝒃𝒔𝒕𝒓𝒖𝒄𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒑𝒂𝒓𝒍𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕𝒂𝒊𝒓𝒆
Oui, près de 900 amendements ont été déposés, dont une majorité émane des groupes politiques du socle commun.
Mais que dire du nombre d’amendements déposés par les groupes parlementaires de gauche qui aujourd’hui crient à l’obstruction ?
- Plus de 40 000 amendements pour la réforme de 2020 (Edouard Philippe)
- Plus de 18 000 amendements pour la réforme de 2023 (Elisabeth Borne), dont celui d’un député LFI portant sur « la conjonction des astres, le marc de café et les entrailles de blaireau »…
En ce qui me concerne, ce n’est pas ma méthode !
De mon éducation, je retiens qu’on ne fait pas aux autres ce qu’on ne veut pas qu’ils nous fassent.
C’est pourquoi, je n’ai pas souhaité m’abaisser à ce jeu de l’obstruction qui cautionne un délitement de la vie politique.
Sur ce texte, je n’ai cosigné que 14 amendements qui ont du sens pour moi, des amendements centrés sur la prise en compte de la pénibilité, les carrières hâchées, notamment des femmes et l’amendement de suppression de l’article 1.
𝑺𝒖𝒓 𝒍𝒆𝒔 𝒗𝒊𝒐𝒍𝒆𝒏𝒄𝒆𝒔 𝒂 𝒍’𝑨𝒔𝒔𝒆𝒎𝒃𝒍𝒆𝒆 𝒏𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏𝒂𝒍𝒆
Les Français exigent exemplarité et dignité de leurs élus. Je regrette sincèrement le triste spectacle de l’Assemblée nationale depuis 2 ans, dont celui d’hier. Les vidéos diffusées sur les réseaux sont prises par des députés LFI alors même que ce sont eux qui entretiennent le chaos et renvoient une image lamentable de l’Assemblée nationale depuis des mois. Ce n’est pas mon habitude, mais je voudrais vous parler de tout ce que vous ne voyez pas : des violences verbales, des atteintes personnelles, des menaces, des noms jetés en pâture dans les réseaux sociaux, des permanences vandalisées… Sous couvert de divergences politiques, les députés LFI se livrent à un véritable harcèlement sur les députés, parfois même sur leurs proches, qui ne partagent pas leurs points de vue. C’est une conception du débat politique indigne et inacceptable dans une démocratie. Plus que jamais le respect des opinions différentes et de nos institutions doit être au cœur de ce débat politique pour trouver des solutions collectives.
Les Français attendent de nous des résultats, pas ce spectacle lamentable auquel je refuse de participer.