Avenir de la ligne ferroviaire Clermont-Ferrand – Béziers

Question soumise le 9 août 2022

Mme Delphine Lingemann interroge M. le ministre délégué auprès du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargé des transports, sur l’avenir à très court terme de la ligne nationale Béziers – Clermont- Ferrand – Paris, dite « ligne de l’Aubrac », notamment suite aux préconisations du dernier rapport du Conseil d’orientation des infrastructures (COI).

Dans son rapport « Investir plus et mieux dans les mobilités pour réussir leur transition », remis à Mme la Première ministre le 24 février 2023, le COI identifie plusieurs priorités pour le ferroviaire. En tête se trouve le « renouvellement et [la] modernisation des infrastructures existantes », la priorisation des « mobilités du quotidien y compris dans les zones peu denses » et la « décarbonation des transports, en mettant l’accent particulièrement sur les transports de marchandises et le report modal vers les modes massifiés ».

La ligne de l’Aubrac répond en tous points à ces objectifs et pourrait symboliser « le soutien massif au ferroviaire, l’amélioration des réseaux existants et la priorité aux transports du quotidien » comme annoncé par Mme la Première ministre dans son discours du 24 février 2023. Cet axe nord-sud, qui représente la « colonne vertébrale du Massif central », accueille chaque jour l’un des douze trains d’équilibre du territoire (TET) entre Béziers, Clermont-Ferrand et Paris.

Ce statut a été réaffirmé en 2022 et cela jusqu’en 2032. La dernière « grande ligne » d’Auvergne, dans sa partie sud, risque pourtant de fermer à tout trafic voyageur dès le mois de décembre si les travaux nécessaires ne sont pas votés avant la fin du mois de mai.

En effet, 25,5km de rail obsolètes, mis en service en 1932, seraient à remplacer dès l’année prochaine pour que les trains puissent continuer à circuler en toute sécurité. D’un montant de près de 40 millions d’euros, cette opération est urgente et permettrait d’entamer la rénovation globale de la ligne. D’importance nationale et européenne, la ligne de l’Aubrac n’est pas principalement destinée aux usagers ; elle voit passer chaque semaine des centaines de tonnes de bobines d’acier qui alimentent en matière première l’usine ArcelorMittal de Saint-Chély-d’Apcher. Spécialisée dans le traitement d’aciers de haute précision, cette entreprise, qui compte plus de 200 emplois, connaît un développement important et ne peut fonctionner sans le rail.

La ligne accueille également un train de compétence 100 % État, qui demande à gagner en performance grâce à cette rénovation. Il connecte l’Auvergne et le sud-Massif central à la Méditerranée et, au-delà, au sud de l’Europe.

Madame la députée attire également l’attention sur la nécessité d’assurer l’égalité de traitement des lignes TET entre elles. À titre d’exemple, d’autres lignes TET de montagne telles que Foix – Latour-de-Carol et Brive – Rodez ont bénéficié pour leur rénovation de financements 100 % État. Sans décision et action rapide du Gouvernement, la ligne sera suspendue à la fin de l’année. Comme ce fut le cas en 2021, plus de cinquante camions par jour seront alors nécessaires pour alimenter l’usine en bobines d’acier et circuleront sur 160 km entre trois départements de montagne (y compris un col qui culmine à 1 115 mètres).

Au regard des débats nombreux sur le sujet, notamment à l’occasion de la loi d’orientation des mobilités, de l’engagement du Gouvernement et des rapports sur l’intérêt de développer le ferroviaire, elle lui demande des précisions sur les mesures envisagées par le Gouvernement pour sauver la ligne de l’Aubrac à très court terme et ainsi renforcer l’attractivité des territoires traversés par cette ligne.

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