La cession d’Atos au cœur de l’indépendance de la dissuasion nucléaire française

Question soumise le 17 octobre 2023

Mme Delphine Lingemann interroge M. le ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique sur l’avenir de l’entreprise Atos et de ses activités stratégiques pour la souveraineté nationale.

À ce jour, Atos est le seul acteur européen capable de concevoir des supercalculateurs nécessaires à l’intelligence artificielle (IA). Tous les autres sont américains ou chinois. Le déclin, puis la cession de certaines activités de l’entreprise Atos est un sujet de préoccupation dans les milieux stratégiques et d’intelligence économique, tant la situation actuelle est à contre- courant du discours politique sur l’intérêt de préserver nos industries et nos intérêts stratégiques.

Sans revenir sur les détails très complexes des différentes opérations qui sont menées ou sur l’origine même du déclin d’Atos, l’avenir de ses activités stratégiques et plus particulièrement de sa branche Eviden qui regroupe les activités digitales, cloud, big data et cybersécurité d’Atos, est source d’inquiétude si un tel acteur venait à nous échapper.

Daniel Kretinsky, l’éventuel futur actionnaire, avec une acquisition de 7,5 % des parts de la branche Eviden, spécialisée dans les supercalculateurs si indispensables à la garantie de l’autonomie stratégique de la France en matière de dissuasion nucléaire, serait prêt à faire des concessions comme il l’a indiqué à Bercy et au ministère des armées dans un récent courrier. Un récent rapport d’information du Sénat sur « l’intelligence économique, outil de reconquête de notre souveraineté » souligne que, depuis les années 80, la France était « en proie à une perte de souveraineté profonde et transversale », sans qu’un véritable sursaut en matière d’intelligence économique ne soit survenu depuis.

À la lumière de ce rapport et afin de préserver la sécurité nationale, comme les supercalculateurs Atos sont chargés des simulations sur les armes nucléaires, elle aimerait connaître les marges de manœuvre dont dispose l’État pour préserver les activités stratégiques d’Atos et plus particulièrement sa branche Eviden.

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